Info-Forêt | Septembre-Octobre 2022
Les plantations forestières.
Tout d’abord pourquoi reboiser une forêt ? Avant tout pour faire face au réchauffement climatique.
Effectivement en moins de dix ans, la mortalité des arbres a augmenté de 35%. Sur la période 2005-2013 : 7,4 millions de m3 sont morts en moyenne chaque année contre 10,0 millions de m3 sur la période 2011-2019. Par ailleurs, le reboisement est nécessaire seulement dans le cas où le nombre de semis naturels dans l’essence voulue est insuffisant sur la parcelle.
Un projet de boisement passe par plusieurs étapes. Et chaque étape doit être mûrement réfléchie. Avant tout de chose, il s’agit de choisir les essences d’arbres, c’est-à-dire les types d’arbres qui seront adaptés au climat de demain et à la parcelle. Ce choix se fait essentiellement à partir d’une analyse des potentialités stationnelles du terrain qui repose sur une appréciation de la profondeur, de la composition, de la structure et de la richesse du sol, ainsi que sur la collecte de données climatiques. Une fois l’essence choisie il faut ensuite s’atteler au choix des provenances. Chaque essence d’arbre possède généralement plusieurs provenances géographiques différentes. Et chaque provenance possède ses caractéristiques propres. Ce choix jouera donc sur la vigueur, la conformité des arbres ou encore l’adaptation des arbres avec les besoins futurs du marché (rectitude du tronc, angle de branchaison…). Il faut ensuite faire un choix technique sur la plantation car il n’existe pas de technique universelle. La nature du terrain, sa topographie, l’importance de la végétation naturelle spontanée, les conditions climatiques y régnant sont autant de facteurs à prendre en compte. Les décisions à prendre sont donc multiples :
- sur le travail du sol, devons-nous privilégier un travail du sol ? Si, oui, lequel ? Ce travail du sol aura sans doute un impact sur la végétation spontanée ou sur la structure même du sol.
- A quelle période planter ? En hiver (attention à la neige qui couchera peut-être les plants) ? Au printemps (malgré le risque d’une sécheresse) ?
- Quelle taille de plants ? Avec quel conditionnement (racines nues, plants en godets) ?
- Quelle sera la densité de plantation (800, 1100… plants/hectares) ?
- Enfin devons-nous prévoir des protections gibiers ? Si oui,des protections individuelles ? Du répulsif ?
- Après avoir répondu à ces questions il sera judicieux de se projeter aussi sur les entretiens futurs de la plantation qui conditionneront sa réussite
Le saviez-vous ? 1m3 de bois correspond à une tonne de CO2 stockée, soit un aller-retour en avion Paris- New-York.
La petite pervenche (vinca minor)
La petite pervenche appartient à la famille des Apocynacées. Elle reçoit aussi de nombreux surnoms comme violette de serpent, des sorciers ou violette des morts. La petite pervenche est une plante vivace, rampante (via ses stolons). C’est une plante de sous-bois qui peut parfois se montrer envahissante. Elle fleurit de mars à avril et ses fleurs sont d’un bleu-violet composées de 5 pétales carrées et asymétriques. Les feuilles de la petite pervenche sont ovales, opposées, vertes foncées et légèrement luisantes.
La petite pervenche est commune en France même si elle plus rare en région méditerranéenne. Elle est très présente dans nos forêts du Bas-Dauphiné. Nous pouvons la rencontrer jusqu’à 1200 mètres d’altitude. La petite pervenche apprécie les sols frais et les sols riches en éléments nutritifs. Les sols avec un pH basique à moyennement acide.
La pervenche est aussi connue pour ses propriétés médicinales multiples. Elle est utilisée comme soins contre les hémorragies, irritations et aphtes, c’est une plante entre autres astringente (qui ressert les tissus) et vulnéraire (qui contribue à la cicatrisation des plaies). Ceci étant son utilisation est à prendre avec précaution car elle peut avoir des effets néfastes sur le foie ou les reins.
La pervenche est aussi une plante dite bioindicatrice. Effectivement sa présence en forêt résulte d’une introduction et révèle que le lieu en question a été utilisé par l’homme dans une époque plus ou moins ancienne. On observe par exemple la pervenche à proximité de sites gallo-romains. La petite pervenche renseigne donc sur la naturalité des forêts.
Le saviez-vous ? La petite pervenche a donné son nom à la couleur « pervenche », ou appelé aussi « bleu lavande ». Au 19ème siècle, on trouve assez fréquemment l’expression bleu pervenche pour décrire quelqu’un qui a des yeux bleus.
Le pic vert (picus viridis)
Le pic vert fait partie de la famille des Picidées. Cet oiseau est un oiseau discret qui se fait entendre plus souvent qu’il ne se montre. Il est répandu dans presque toute l’Europe le pic vert est présent partout en France sauf en Corse. La population française est estimée entre 200 000 et 600 000 couples nicheurs.
Le pic vert mesure entre 30 et 36 cm de long, il se distingue par son plumage vert et sa calotte rouge sur la tête. Son cri puissant, rappel des éclats de rire.
Le pic vert affectionne toutes les sortes de milieux boisés mais il privilégie comme habitat, les grands et vieux arbres, dans lesquels il peut creuser son nid, il aime aussi les zones herbeuses rases et ensoleillées (comme les pâturages, ou les parcs et jardins). Le pic vert est un consommateur insatiable de fourmis qui composent plus de 90% de son régime alimentaire, il en mange environ 2000 par jour. Quittant les arbres, il descend au sol pour rechercher des fourmilières. Quand il en trouve une, il la défonce avec son long bec pointu et creuse un trou atteignant 8 cm de profondeur. Les fourmis sont happées par sa langue collante. Le pic vert mange également tout insectes et larves qu’il peut extraire du sol ou de l’écorce d’un arbre à l’aide de son bec et de sa langue. Mâle et femelle passent l’hiver séparément, mais demeurent sur leur territoire toute l’année. A l’aide de son bec puissant, le pic vert creuse une cavité dans le bois tendre pour y installer son nid. Les œufs sont pondus en avril, mai et les pontes comptent de 5 à 6 œufs. Les deux adultes couvent les œufs, bien que ce soit le mâle qui en ait la charge unique la nuit. Les petits du pic vert s’envolent environ quatre semaines après l’éclosion des œufs. Le plumage du juvénile est tacheté, et globalement plus terne que celui des adultes. Les chats domestiques et certains rapaces sont ses principaux prédateurs.
Le saviez-vous ? Le Pic vert percute les arbres pour chercher de la nourriture, communiquer ou creuser son nid. Il percute les troncs d’arbres à une vitesse de six à sept mètres/seconde soit environ 25 km/h.
Rédigé par J. Vincendon (Office National des Forêts) – Diffusion par les Chartes Forestières de Bas-Dauphiné Bonnevaux et Chambaran