Info-Forêt | Novembre-Décembre 2022

La surface forestière en France métropolitaine.

D’abord il est important de préciser ce qu’est réellement une forêt. Au niveau international (FAO) et aussi pour l’institut national de l’information géographique et forestière français (IGN), une forêt est : « un territoire occupant une superficie d’au moins 5000 m2 avec des arbres pouvant atteindre une hauteur supérieure à 5 mètres à maturité, un couvert boisé de plus de 10 % et une largeur moyenne d’au moins 20 mètres. Elle n’inclut pas les terrains boisés dont l’utilisation prédominante du sol est agricole ou urbaine ».

Le taux de boisement en France est de 31%. Cette moyenne masque de fortes disparités selon les départements, 5 départements ont un taux de boisement supérieur à 60 % : les Landes, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, le Var et la Corse-du-Sud. Le taux de boisement sur la région Auvergne-Rhône Alpes est de 37% ce qui en fait la 3^ème région française la plus boisée. Le taux de boisement en Isère est de 38%.

Au début de notre ère la forêt couvrait environ 40 millions d’hectares. La déforestation a déjà commencé lorsque César conquit la Gaulle. A partir du 4^ème siècle la forêt regagne du terrain et colonise les terres agricoles abandonnées, il y a 30 millions d’ha au début du 11^ème siècle. Entre le 11^ème et le 12^ème siècle 30 à 40 000 ha par an sont défrichés dû en grande partie à l’explosion démographique. En 1300 la forêt ne couvre plus que 13 millions d’ha. Au début du 19^ème siècle la forêt diminue encore pour atteindre 6 à 7 millions d’ha. La pression agricole est immense, le développement des villes et de l’industrie accroit le besoin en bois. Au cours du 19^ème un renouveau a lieu pour la forêt, en 1908 il y a 9,9 millions d’ha. Cette surface augmentera à 14,1 millions d’ha en 1985 via la forte déprise agricole, la politique de reboisement volontariste de l’état (dont le fond forestier national). La surface forestière atteint aujourd’hui 17 millions d’ha. C’est l’occupation du sol la plus importante après l’agriculture qui couvre plus de la moitié de la surface.

Le saviez-vous ? Le monde compte une superficie forestière totale de 4,06 milliards d’ha ce qui correspond à 31% de la superficie totale des terres. 54% de ces forêts se trouve dans cinq pays uniquement : la Russie, le Brésil, le Canada, les États-Unis et la Chine.

 

L’aulne glutineux (alnus glutinosa).

L’aulne glutineux fait partie de la famille des Bétulacées, c’est-à-dire à la même famille que les bouleaux. Il est aussi surnommé vergne. Une forêt constituée majoritairement d’aulne est appelé une aulnaie. L’aulne possède un houppier reconnaissable à sa forme pyramidale ou conique, aux branches arquées retombantes. Ses feuilles sont alternes, arrondies, irrégulièrement dentées, glabres, vertes foncé dessus, plus claires dessous.

L’aulne peut mesurer une hauteur comprise entre 20 et 25 m de haut. Sa floraison est de mars à avril. L’aulne est une essence monoïque (c’est-à-dire une plante à fleurs mâles et femelles séparées mais situées sur un même individu). Ces fleurs mâles sont de longs chatons pendants, tandis que les fleurs femelles sont des chatons plus courts dressés et pourpres. L’aulne fait de petits cônes longs de 10 à 30 mm, ligneux et noirs.

Cet arbre, présent en Europe et en Asie est très commun dans une grande partie de la France mais se raréfie en région méditerranéenne. L’aulne est une espèce héliophile, pionnière, disparaissant lorsque s’installent des essences à haut pouvoir de concurrence. C’est une espèce qui rejette facilement de sa souche. La présence de l’aulne nécessite un sol constamment alimenté en eau, même si en comportement strictement pionnier il peut s’installer sur des sols plus secs. Ses lieux de prédilection sont les bois humides, les bords de cours d’eau, le long des étangs.

L’aulne est un fixateur d’azote contenu dans l’atmosphère. La présence de l’aulne enrichit le sol en azote, ce qui peut profiter à d’autres essences d’arbres. Le bois de l’aulne est rosâtre ou rougeâtre quand il est frais, c’est un bois homogène, léger et tendre qui se travaille facilement. Il est utilisé en caisserie, en déroulage pour le contreplaqué, en tournerie…

Le saviez-vous ? L’Auvergne tiendrait son nom du peuple des Arvernes, dont le nom proviendrait du préfixe gaulois are («près de», «devant») et de verno ou uerno («aulnes» ou «aulnaies»).

 

Le lucane cerf-volant (lucanus cervus).

Le lucane cerf-volant est l’un des plus grands coléoptères d’Europe. Il fait aussi partie de la famille des lucanidés.

La taille du lucane cerf-volant varie pour le mâle de 40 à 75 mm. Tandis que la femelle est beaucoup plus petite, entre, 30 à 40 mm. Le lucane est brun à noir brillant. Le mâle dispose de mandibules qui évoquent les bois de cerfs, qu’il utilise au moment de la parade nuptiale lorsqu’il se bat contre ses concurrents. Les femelles sont appelées des “Biches”. Elles ont des mandibules moins développées. Les pattes avant du lucane sont longues et minces.

Le lucane est présent sur l’ensemble de la France, en Europe occidentale et centrale.

Les œufs du lucane sont déposés au pied d’une souche et les larves se développent dans la souche. La larve blanche, translucide à tête orangée mesure jusqu’à 10 cm et se développe pendant 3 à 6 ans ! La larve consomme uniquement du bois mort ont dit qu’elle est saproxylophage. La larve se nymphose ensuite dans un cocon formé de terre et de particules de bois, dans lequel elle se métamorphosera à l’automne. L’adulte passe ensuite l’hiver et le printemps dans ce cocon protecteur et n’en sortira qu’au début de la période de reproduction, à partir de fin mai. L’âge adulte, dédié à la reproduction, est très bref, environ 1 mois. Les adultes sont actifs le soir et la nuit. Le lucane a un vol lourd et bruyant. L’adulte se nourrit de sève coulant des troncs ou du jus des fruits qu’il lèche. Le mâle meurt après l’accouplement réalisé. De même, une fois la ponte réalisée, la femelle meurt. Il est possible de voir le lucane durant l’été, généralement jusqu’en août.

Le saviez-vous ? Du fait de ses exigences écologiques, la protection du lucane cerf-volant passe donc par la conservation du bois mort au sol et des souches après coupes et par le maintien d’un réseau de vieux bois.

 

Rédigé par J. Vincendon (Office National des Forêts) – Diffusion par les Chartes Forestières de Bas-Dauphiné Bonnevaux et Chambaran